MARIANNE • u t o p i e

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Marianne est née, elle est jolie, sa famille l’aime déjà. Ses pleurs étaient adorables. Elle sera une jolie duchesse !

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Elle est toujours souriante, adorable. Une vraie petite fée, une vraie petite princesse. Elle fera des merveilles dans la cour.

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Aujourd’hui, elle a appris à marcher. Elle commence déjà à devenir indépendante. Qu’elle est mignonne, toute petite qu’elle est à marcher sur ses deux jambes et à courir un peu partout. Elle tombe encore quelques fois mais s’améliore de plus en plus, ça va être une vraie fusée !

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Aujourd’hui, elle a dit qu’elle voulait être la plus grande chevalière au monde. Dans son innocence, elle ignore qu’une demoiselle ne le peut et qu’elle boira juste du thé en attendant qu’on la marie de force.

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Le précepteur est venu à la maison pour lui donner ses premiers cours. Elle était toute contente d’apprendre ! Le monde la fascinait, elle était avide de connaissance : ça lui plaisait beaucoup. Elle pourra narguer ses amis quand elle le voudra.

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C’est une petite fille modèle et exemplaire, bien qu’on n’ait rien à lui envier.

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On lui a offert une nouvelle robe ! Elle a grogné en disant qu’elle n’en voulait pas, qu’elle fût trop féminine et qu’elle n’ait pas envie de ressembler à une princesse Alpaga. Elle est quand même partie avec en courant, je crois qu’elle l’aime bien.
Elle hurle de plus en plus souvent le fait qu’elle voudrait être un chevalier, sauf que c’est une demoiselle. Elle doit pondre des gosses et arrêter ses fantasmes d’être aussi forte qu’un homme. Elle n’est que trop frêle pour ça.

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Elle recommence à porter des robes, elle est perdue dans sa luxure. Elle veut être la plus jolie. Elle s’amuse avec les épées de son père, elle veut montrer que même avec des froufrous elle sait se défendre. C’est une petite tête de mule !

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On l’a marié avec un homme, il s’appelle Ilyas. Il est très gentil mais elle ne l’aime pas, elle le déteste. Elle fait tout pour être gentil avec, mais elle a du mal. Ilyas s’occupe bien d’elle, elle le remercie malgré tout.

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Son époux lui apprend à manier la lame, même si ce n’est qu’un peu. Elle est maladroite et très peu douée, mais elle apprend vite ! Elle l’apprécie, finalement.

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Sa mère s’inquiète, Marianne commence à devenir étrange et à piquer des crises le soir dans sa chambre. Peut-être qu’elle a développé une maladie ? Elle est ainsi depuis qu’elle a commencé à travailler en tant que fossoyeur. Le sang des cadavres enterrés l’a touché. Ilyas essaie de la calmer, il est gentil.

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C’est officiel : c’est une Evilious. Sa mère a quitté les lieux et l’a laissé seule. Elle a réussi à piquer une épée dans la forge et essaie de se débrouiller toute seule pour survivre. Elle enterre les morts pour gagner sa vie, ça ne la dérange pas plus que ça. Ce n’est plus la petite fille de papa et maman : elle est seule maintenant. On la déteste, on la méprise. Apparemment, ils font comme si ils n’ont jamais eu de fille et n’en parlent jamais. Ilyas ne passe plus aussi souvent la voir, elle ne peut plus habiter chez lui en vu de sa maladie. Il n’a cependant rien dit à personne, elle pense qu’il l’aime d’un amour des plus sincères. Elle aussi.
Marianne vit dans le secret.
Marianne vit dans la solitude.
Marianne parle juste avec les morts.
Marianne rêve d’un monde sans haine. Sans abandon.
Elle a adopté un cheval, il s’appelle Bucéphales.

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Ses crises deviennent de plus en forte à force d’être seule, elle n’en peut plus. Et il y a de plus en plus de personnes à enterrer, c’est épuisant. Elle a fini par creuser des trous en avance, dont le sien pour lorsqu’ils viendront la chercher. Elle s’entraîne toujours à l’épée, bien qu’elle soit rouillée. Elle a découvert son pouvoir par hasard, il l’a fait terriblement souffrir.

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Ilyas a parlé, il l’a dénoncé, tout n’était que mensonge et tromperie. Elle se sent trahie. Voyant la milice, elle prend fuite, grimpant sur le dos de Bucéphales. S’enfuyant en détresse. Elle a peur, elle est effrayée, elle ne sait pas quoi faire. On la rattrape. Et son cheval épuisé. Elle descend, part en courant, si il ne peut plus galoper alors elle fuira en courant. Trébuchant sur sa longue robe, elle a peur de la mort. Elle regardait, d’un air impassible, la mort derrière elle. Se tenant devant ses yeux un sauver inconnu. Elle ne souriait plus, elle observait. Elle admirait. Et jamais elle ne saurait remercier assez fois ce sauveur venu de nul part, ce justicier partageant son idéal.
Perdue dans son admiration, elle décide de l’aider dans sa noble tâche.

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Elle creuse encore des trous, sans jamais ne s’arrêter. Continuant son travail sans relâche.

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On l’a oublié, tant mieux, elle peut vivre encore cachée dans cette ville désirant sa mort. Côtoyer le danger pour une noble cause.

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Elle a réparer son épée, mais elle préfère se défendre à coup de pelle, c‘est beaucoup plus amusant.

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Toujours aussi souriante. Illuminant encore son doux visage.

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Elle continue sa vie comme elle l’a toujours vécu.
Elle est le fossoyeur de Dentos, son rôle est d’observer la mort. Son rôle et de protéger l’arbre. Son rôle est d’essayer de garder un avenir.
Elle n’a plus de contact avec Ilyas, mais elle garde toujours son alliance. Un mariage est à vie, elle attend de recevoir son cadavre avant d’enterrer toute cette histoire.