Aurick Avast (terminé)

La guérison par la famille Avast est une expérience unique qui n’était réservé qu’aux mieux nantis. De la main d’un Avast guérisseur se dégage une chaleur aussi enveloppante qu’une couverture chaude déposée sur vos épaules, et on se sent mieux presqu’aussitôt. Être affligé d’une maladie est cependant une chose beaucoup plus désagréable. On sent une froideur jusque dans les os, et on ne tarde pas à tomber malade.

Avant la venue au monde d’Aurick, la maison Avast était surtout connue pour détruire la santé de quiconque s’opposaient à eux. Il n’était pas rare, à certaines époques, de voir des rois de Valyria les plus tyranniques  offrir de lors aux membres des Avast dotés du pouvoir en échange de rendre malades tous leurs ennemis, dans l’espoir qu’ils ne guérissent pas ou faiblissent. Et les Avast ne manquaient donc plus de proposer leur service d’extermination aux plus puissants de la région. Ils étaient si reconnu pour apporter la maladie que les gens finirent par dire : « Ne regardez jamais un Avast dans les yeux, ça pourrait vous tuer.»
Ainsi, la famille prospéra sur la mort, de ceux qui l’avait mérité ou non. On ne posait jamais de question chez les Avast, jusqu’à l’arrivé d’Aurick.

Il était le septième enfant que sa mère porta et également le seul qui survécu. Il était le sept chanceux, si on peut dire. Un rituel morbide et cruel, que les Avast exécutaient depuis le début de l’acquisition de leur pouvoir, avaient tué tous les autres. Le père, porteur du don, rendait malade chaque nouveau-né peu de temps après leur naissance. S’ils survivaient, ils portaient le don en eux. Cela avait assuré un ligné pure de guérisseur depuis des générations. Mais avec la disparition d’Held, le pouvoir s’était tarifié, de plus en plus rare, même chez les Avast. Et Aurick était maintenant, avec son père, seul à le posséder.

Et cela lui était constamment répéter, quand il faisait des bêtises et posait trop de question. Il devait se taire et faire ce qu’on lui disait de faire, sans pourquoi ni comment. Mais il en fût incapable. Il grandit, connaissant maintenant chaque parcelle et grain de poussière du manoir familial, puisqu’il y était confiné. On l’autorisa à sortir au jardin, et il finit par connaitre toutes les fleurs ainsi que leurs noms, grâce aux nombreux livres de la bibliothèque. Son père détestait voir son fils devenir un tel rat de bibliothèque, le nez toujours dans des livres. Il avait beau apprendre à son fils comment se battre, ça  n’intéressait pas Aurick. Celui-ci fût quand même forcé, vers l’âge de 15 ans, à participer à des missions et rendre les ennemis de leurs amis, malades, et soigner leurs amis riche et sans scrupules.

À chaque fois, Aurick avait envie de faire tout le contraire, de soigner leurs cibles et affliger leurs patrons, pour leur donner une bonne leçon. Il haïssait ce qu’il devenait. En aucun cas, il ne voulait ressembler à son père. Alors en cachette, le soir, il quittait la maison pour se faufiler dans la bibliothèque de la ville, pour en apprendre plus sur la guérison, le corps humain et tout ce qui avait rapport à la médecine. Déjà, sans le savoir lui-même, il venait de choisir d’aider les gens plutôt que de leur faire du mal.

Aurick s’en rendit seulement compte à 20 ans, lorsque sa mère mourut et fut enterré dans le jardin, avec les six autres frères et sœurs qu’il ne pourra jamais connaître. S’il restait, s’il devenait la copie de son père, fera-t-il subir un sort aussi triste à la femme qui aimerait? Devra-t-il tuer tous ses enfants, un par un, dans l’attente que l’un d’eux ai le même pouvoir que lui? Aurick savait déjà qu’il n’en serait jamais capable. Il devait partir, et il n’avertirait pas son père. Le soir même des funérailles de sa mère, Aurick emporta avec lui ses livres, des vêtements, et quitta le manoir pour trouver plus loin dans la ville, un grand chariot ou il déposa toutes ses affaires et vola celui-ci avec le cheval qui le tirait.

Maintenant au milieu de la nuit, il était déjà loin de la ville, profondément enfoncé dans la forêt. Ce ne fût qu’à ce moment-là qu’il entendit un roucoulement dans le fon du charriot. Aurick s’était enfuit si paniqué qu’il n’avait même pas regarder la cargaison du chariot. Quand il se retourna, il ne vit que des cages vides, excepter une, où se trouvait une chouette toute blanche, encore bébé. Il avait dû voler le chariot à un vendeur d’animaux, ou quelqu’un qui voulait se faire un chapeau de plumes blanches.  La chouette avait l’air aussi perdu que lui. Aurick voulu la libéré, mais elle ne bougea pas. Depuis ce jour, il garde la chouette avec lui, et l’a même prénommé Archimède.

Ses débuts sur la route furent difficiles. Il n’était jamais sorti de la ville, et avait oublié d’emporter de la bouffe et une carte. Il n’avait aucune idée d’où il allait. Il fût même tenter de revenir chez lui, mais il était borné et trop fier pour que son père le voit revenir la queue entre les jambes. Les conditions étaient aussi très difficiles, mais il préféra cela qu'à une vie enfermé dans son manoir. Heureusement, Archimède était un chasseur né, et rapportait du poisson à Aurick, avant que celui-ci ne devienne bon chasseur. Quant à la direction où il allait, il ne faisait que suivre le sentier.

Forcément, il tomba sur un village, où il eut sa première patiente, qui ne survit pas. Avant qu’Aurick n’arrive, la pauvre femme tentait d’accoucher depuis presque deux jours. Loin d’être confiant et ne s’y connaissant pas du tout dans ce domaine, il était tout de même le dernier espoir, puisqu’il n’y avait pas de civilisation sur des kilomètres. Avec les ciseaux et la lame du barbier du village préalablement stérilisés, et la femme endormie avec beaucoup d’alcool, Aurick effectua une césarienne. Le bébé survécu, mais pas sa mère. Ce fut la première fois qu’il vu autant de sang et il failli tourner de l’œil. Comment un humain peut avoir autant de sang?!

La femme fut enterrée dignement. Personne du village n’en voulu à Aurick : il avait tout de même essayé, et le bébé était vivant. Il resta deux semaines de plus dans ce village inconnu, guérissant et rafistolant du mieux qu’il put. Lorsqu’il croisa un autre village, il refit la même chose et plusieurs fois encore, devenant meilleur chaque fois, apprenant à recoudre les plaies avec habileté, améliorant ses outils et volant un peu plus de livres et disséquant des cadavres dès qu’il en avait l’occasion.

Mais jusqu’à maintenant, il n’a toujours jamais trouvé de carte…